Faith no more: the real thing (1989)

Attention : grand classique! En 1989, Faith No More, après deux bons albums à l’état brut, va rafler la mise avec cet opus à la fois puissant et jouissif. Tous les rock critics attribueront ce mérite en grande partie à leur nouveau chanteur, Mike Patton, 20 ans à l’époque. Et ma foi, j’en fais aussi partie (faut pas se tromper de campJ). Mais pourquoi donc ? Tout simplement parcequ’il a par son chant, ses textes, ses idées trouvé la bonne alchimie avec le groupe. Avec son voix, il est capable de tout, passant d’un registre à un autre, du grave à l’aigu en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf. Il faut limite être un taré pour chanter avec une telle folie, une telle ferveur. Sur real Thing on retrouve aussi ce qui fera la renommée de FNM : le mélange des genres ! Bien sûr, la base est metal avec des riffs assassins et des instruments qui sonnent plus lourds que des 33 tonnes mais le groupe sait y injecter d’autres styles, d’autres atmosphères, comme le funk ou le rap. On se rend aussi compte de la qualité de l’écriture des chansons par les quelques ballades qui jalonnent le LP ( « Underwater love », « Edge of the world ») , preuve encore que le groupe ne cantonne pas à une chapelle. Si un groupe metal s’en sort à ce jeu, c’est qu’il a de l’or dans les mains ( ou dans la voix) ! A cela rajoutez une reprise (ou plutôt une revisite) de Black Sabbath (« war pigs ») et des tubes en puissance ( « epic », « from out of nowhere », « falling to pieces ») et vous obtenez un disque séminal, fort et intemporel ( ça vieillit mieux que le vin !). The Real thing est tel que son nom : dans le vrai. Et c’est pour ça qu’on aime ça.