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SUGAR : Copper Blue (1992)

Sugar_-_Copper_BlueLes albums sont tous plus ou moins chargés de sens, en dehors des disques vides (les « vite écoutés-vite oubliés ») .Et cela en fonction du point de vue et du centre d’intérêt où l’on se place : le groupe, le chanteur, le guitariste la scène musicale, l’histoire, l’influence, le public, moi, toi, nous, vous, et j’en passe ! C’est cet attachement, cette perception personnelle qui fait vivre un disque dans nos oreilles et surtout qui nous lie à lui pour toujours. Quand on aime la musique d’un groupe ou d’un disque, on trouve toujours un lien, un pont qui nous parle, qui nous motive, nous fait sourire, nous fait pleurer. Si vous n’avez pas d’émotion en écoutant un disque, vous aurez du mal à le comprendre, à l’aimer. On ne l’aime jamais par hasard. A travers les critiques de mon blog, j’essaie justement de transmettre cette flamme, cette passion qui m’anime sur des disques qui m’ont marqué pour telle ou telle raison (avouable ou non !). Mon histoire personnelle, mes gouts viennent souvent se mêler à la découverte de nouveaux albums. Etre un critique objectif, n’est, vous l’avez compris, pas chose facile. Même si on l’a une grande culture musicale, que l’on sait dire si un album est bon ou non, on n’arrive pas à avoir cette « accroche ». Mais c’est tout ce qui fait le charme des écoutes : développer nos sens. Pour ce qui est de Copper Blue, l’accroche a été historique ! En effet, en 1992, Bob Mould vient enfin récupérer SA couronne (pour ne pas dire sa revanche) de meilleur pop-punker de tous les temps. En effet, avec son précédent groupe Husker Du, il avait écrit les tables de la loi de ce style entre hardcore, pop, surf, psychedelisme et noisy sans connaitre le succès pour diverses raisons (trop underground, trop tot, pas commercial). Il avait néanmoins engendré une fratrie qui lui devait beaucoup (sonic youth, dinosaur jr, pixies, smashing pumpkins pour ne citer qu’eux). Après le split de Husker du en 1987, Mould entamera une carrière solo avant de fonder Sugar en 1992 et de sortir un premier album à l’été. Et le moins que l’on puisse dire, et dés la première écoute, c’est que Sugar a su reprendre les choses où Husker du les avait laissées mais sans le poids de l’héritage et surtout avec une fraicheur et une énergie décuplée et communicative. Bref, Sugar remet les pendules à l’heure et surtout redonne une leçon à ses élèves  avec toujours la guitare agressive, des paroles qui parlent (des belles histoires !) des riffs accrocheurs, et des mélodies bien envoyées. Du tribute aux pixies « Good idea » aux ballades « The Slim » et « Fortune Telker » n’oubliant les puissants  « helpless » et « Man on the moon », Sugar excelle dans toutes les disciplines. Vingt ans après, Copper blue reste une pierre angulaire d’un style inusable.

TEMPLE OF THE DOG: Temple of the dog (1991)

juillet 30, 2012 Laisser un commentaire

En football, il y a des joueurs qui s’imposent tout de suite comme titulaire, et ce dés leur arrivée. Ils n’ont pas besoin de 3-4 matchs pour faire l’unanimité. Ils ont le public dans leur poche en ayant à peine touché le ballon. Bref, ils sont irrésistibles. C’est exactement ce qu’il s’est passé entre Temple of the dog et moi. Ça a été tout de suite accroché ! Il faut dire que le groupe possède énormément d’arguments imparables pour se faire une place au soleil. Comme sa genèse. En effet, Temple of the dog est un super groupe éphémère de Seattle auteur d’un unique album en hommage à une figure locale, le leader de Mother love Bone Andrew Wood décédé d’une overdose d’héroïne. Nous sommes en 1990, à l’aube du règne du grunge. Qui connait alors Chris Cornell, Stone Gossard, Jeff Ament, Mike McCready, Matt Cameron ? Pas grand monde. Mais lorsque l’on sait que ces gars vont conquérir la planète avec Soundgarden d’un coté et Pearl Jam de l’autre. On se dit qu’avant même d’avoir écouté l’album que ça va tout casser ! Tout est réuni pour faire un grand album : du talent, de l’inspiration, du recueillement, des tripes. Comme souvent dans les albums en mémoire d’un ami disparu trop tot (Cornell, l’investigateur du projet a été colocataire avec Wood), l’émotion est au rendez-vous, à chaque riff, à chaque mot, à chaque silence. Dans cet album noir et mélancolique, les textes parlent de la mort, du Paradis, des lendemains qui déchantent, de la dépression, de l’amitié, de la musique et bien sûr de la drogue, la destructive.  L’esprit de Wood, premier héros oublié tombé au champ d’honneur hante évidemment les 10 chansons. L’ambiance est lourde, chargée de rage sous vide, d’amertume dans des titres longs, complexes, torturés souvent et profondément habités Au niveau des influences, on est bien loin du grunge mais plus proche du hard rock des seventies (Black Sabbath) avec une pointe de blues. Majoritairement signées par Cornell, les power ballads font ressortir les talents de chacun : le chant-hurlement possédé de Cornell , la guitare racé de McCready ou encore la mesure imposante de Cameron. Comme souvent, rien n’est à jeter. Ecoutez en urgence « Hunger Strike » (avec en guest Eddie Vedder, quel duo !), « Say Hello 2 Heaven » et « Reachdown » mais attardez vous aussi sur les 7 autres car vous n’aurez pas souvent l’occasion d’écouter un album aussi sincère et qui s’écoute comme un livre d’histoire. Groupe culte, Temple of the dog est un témoignage du Seattle d’avant Seattle et une véritable introduction à Pearl Jam mais aussi un déployer à la reconsidération artistique de Cornell (il n’a pas fait que des daubes). Pour tout cela, écoutez cet album et faites en un titulaire indiscutable !

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GREEN DAY : Dookie (1994)

novembre 30, 2011 Laisser un commentaire

Lorsque j’ai remis ce disque dans mon auto radio un matin pour aller au boulot, je me suis pris une telle claque auditive qu’une critique s’imposait ! En réécoutant Dookie, j’ai pris 15 ans de moins ! Mieux que l’oréal ! Qu’est ce que cet album a bien vieilli ! Il faut dire que nos californiens ne sont pas allés piocher n’importe où leur influence, mais du coté de la scène punk britannique de la fin des années 70 (Jam, Undertones, Stiff little fingers, adverts…). Avec ce bas de caisse, tous les coups sont permis ! Green Day se réapproprie tout simplement le style pop punk en tapant plus fort, à grands coups de mélodies simples et explosives et avec une énergie à revendre. Résultat : des chansons efficaces aux paroles décalées (faut suivre leur humour !) et aux riffs dévastateurs ! Accrocheuse, sa pop juvénile nourrit parfaitement un punk aux accents cockney pour produire des Hymnes qui donnent envie de taper du pied ! Le rythme de l’album ne faiblit jamais le long des 14 morceaux, sans la moindre trace de faux col et d’essoufflement. Après réflexion, je préfère cet album aujourd’hui qu’au moment où on me l’a offert (mon 15eme anniversaire !) pour deux raisons évidentes :

-ma culture musicale plus élargie me permet de savourer avec plus de plaisir le recyclage des influences.

-le paysage musical d’aujourd’hui n’offrant plus rien à mes yeux d’excitant à part de la musique formatée, Dookie fait figure de bouée d’oxygène !

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, repassez vos vieux disques : quand on croit les connaitre, c’est qu’on ne les connait pas J

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NoFx : Punk In drublic (1994)

août 31, 2011 1 commentaire

Un blog sans une critique d’un album de Nofx serait comme un monde sans femmes, une mer sans vagues : Bref, chiant ! Il était donc temps de réparer cette injustice. D’autant plus que le punk mélodique de ce groupe californien attachant a rythmé mon adolescence à grands coups de staccatos saturés et de batteries virevoltantes ! Pour faire court, Nofx fait comme les Ramones ; il prend une formule simple et minimaliste et la multiplie à l’infini ! Rien de tel pour être efficace, percutant et surtout fédérateur ! Tant en live et qu’en studio, NoFx ne triche pas, mouille le maillot, toujours dans un esprit de contestation et de provocation (ça plait aux jeunes, ça !). Pour faire une chanson, Nofx met de la pop dans son punk hardcore, rajoute de l’énergie à en revendre pour ensuite passer le tout à la moulinette (ça dépasse les limitations de vitesse !), sans oublier des paroles toujours bien senties et souvent drôles. Des comme ça, Punk In Drublic en contient 17 ! (Putain de « Leave it alone » et « the Brews » !). Avec ça, vous obtenez l’un des groupes punk les plus populaires au monde (il faut voir le nombre de t shirt dans les festivals !) avec un répertoire où les titres excédent rarement 3 minutes. NoFx est ainsi devenu une institution, une icône de la cool attitude, de l’esprit Punk avec un grand P, celui qui se fout de tout, celui qui rigole quand il se fait tabasser, celui qui vous permet de rester jeune sans passer au réfrigérateur. Toute cette énergie communicative, cet esprit carpe diem et ce coté rebelle (et anti-raciste) qui transparaissent sur Punk In Drublic (parfaite contrepèterie pour drunk in public) et sur les autres albums du groupe font ce dernier un pilier de la contre culture et de l’anti conformisme à chérir jusqu’à la mort. Vive le punk, vive NoFx.

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PRIMAL SCREAM : Screamadelica (1991)

octobre 12, 2009 Laisser un commentaire

screamadelicaLes années 90 ont VRAIMENT commencé avec cet album. Screamadelica a été le bon album au bon moment et avec surtout le bon groupe ! Ici, tout se superpose : le passé avec le futur, le blues avec le psychédélisme, le rock avec la house. La formule est franchement un pastel, un croisement entre plusieurs mondes, plusieurs courants. Mais comment s’y prend pour monter cet adage enivrant ? 1) en enroulant un DJ remixeur, qui va savoir remplacer une guitare par des cuivres, qui va mettre du rythme, bref qui va savoir réinventer une composition. 2) en jouant la carte des raves, de la house qui vont savoir nous transporter vers des mondes imaginaires 3) en y rajoutant du ryhtm’n blues époque Stones pour avoir un rock tantôt aux abois tantôt en furie 4) en puisant dans le meilleur des musiques noires (gospel, reggae, soul) pour nous enivrer et nous bercer. On obtient ainsi un disque planant, dansant, rock, savant mélange d’influences qui ne se seraient jamais rencontrées si un généticien musical n’était venu modifier leur ADN. De « loaded » à « Higher than sun » en passant « Movin’ on up », un groove hybride et attachant nous soulage de nos maux de tete comme jamais. Mieux qu’un médicament : Screamadelica !

Pearl Jam : Vs (1993)

janvier 6, 2009 1 commentaire

d12660hp9k9Réécouter du Pearl jam me donne toujours le sourire ! Ça sent bon les nineties à plein nez ! Et surtout, ça super bien vieilli. Tu peux les ressortir quand tu veux, ça ne sera jamais du réchauffé ! Coincé entre le prodigieux Ten et le sinistre Vitalogy, Vs représente pour Pearl Jam le sommet de leur popularité. Imaginez : il s’en est vendu 1 000 000 lors de sa première semaine aux états unis ! Il faut dire qu’on est en période Grunge et que les jeunes perdus avaient trouvé leur guide en la personne d’ Eddie Vedder. Ne cherchez pas plus loin les explications à ce raz de marée. J’ai moi-même commencé à écouter Pearl Jam sur Vs ! Il faut dire que c’est un album efficace, électrique, rageur, loin des tourments de Ten. Pearl Jam joue ici fort, lourd, sans fioritures comme sur « animal », « go » ou « blood ». On se croirait revenu aux meilleures heures du hard rock des seventies ! Le guitariste Stone Gossard est tout simplement intenable tellement ses riffs sont endiablés et percutants ! On dirait limite un mur du son ! Et quelle fureur ! Pour celui qui veut taper du pied, il n’a qu’à se mettre ce disque dans les oreilles ! Les guitares sont lacérées au possible pour lâcher des solos étourdissants (« Glorified G »). Vedder à la voix toujours plaintive et forte est lui aussi remonté comme une pendule pour des hurlements pleins de rage et de colère ! Mais c’est surtout lors des ballades « daughter » et « Elderly women… » que l’on comprend que le groupe est au top car il sait changer de registre avec une aisance et une qualité d’écriture exemplaire. Pire le groupe sait aussi faire de jolies mélodies ! (« Rearview mirror », « Dissident »). En bref, ce disque est une sacrée claque et déjoue à merveille le piège du second album avec brio. Vive le grunge, vive Pearl Jam !


PEARL JAM : Ten (1991)

Mai 16, 2008 2 commentaires

Encore un album revenu de nulle part ! A croire que la maxime « mieux vaut tard que jamais » est juste. Ten de Pearl jam n’avait pas jusqu’à récemment conquis mon cœur alors que je le possède depuis longtemps ! Je n’avais pas su trouver l’entrée et avais préféré à l’époque Nirvana dans le genre grunge. J’avais bien mieux apprécié leur travail sur Vitalogy, de loin leur meilleur album mais aussi le plus sombre. Mais en ce moment, c’est « redemption time » dans mes oreilles ! A ce petit jeu de la relecture, ten fait un come back fracassant ! Pearl jam fait dans le hard rock mélodieux, emmené par la voix plaintive et forte d’Eddie Vedder qui évoque dans les chansons ses traumatismes d’enfance, sa solitude, son errance, ses idées suicidaires, ce qui évidemment émouvra un paquet de jeunes. L’ambiance des 11 chansons est austère, mystérieuse, pince sans rires, voire désespérante mais avec des mélodies fortes. Il se dégage de tout cela une force, une âme. A les réécouter aujourd’hui, elles ont toujours cette beauté noire comme sur « Jeremy » avec un message fort. Beaucoup de personnes les ont catalogué grunge mais Pearl Jam n’a pas un son assez sale pour y être assimilé. D’autre part, depuis quand le grunge est-il mélodieux et sensible ? Le groupe deviendra malgré lui le porte parole de l’Amérique des paumés, sans espoir, celle qui s’est identifiée à sa musique dure et tendre à la fois. Le succès fut aussi inattendu qu’inespéré avec plus de 10 millions d’albums vendus, provoquant comme effet chez les musiciens de boycotter le star système (aucun simple ne se sera publié, comme pour les albums suivants). Une manière de montrer que le groupe n’est pas à vendre et qu’il reste intègre. A noter que le nom de l’album Ten est un hommage au joueur de basket préféré de Vedder, Mookie Blaylock, génie fêlé notoire. C’est le genre à plaire aux rockeurs, non ?

SCREAMING TREES : Sweet oblivion (1992)

Difficile de tout écouter quand on a une discothèque pléthorique ! Ou plutôt de tout comprendre du premier coup. Depuis maintenant un certain temps, je m’attelle à redonner une chance à tous ces albums qui sont plus objets de décoration que des œuvres musicales. Il est important de se retourner et de voir ce qu’on a pu louper. Si on réussissait à tout aimer du premier coup, la vie n’aurait plus de secrets pour nous. J’avais laissé les Screaming Trees avec Dust que j’avais adoré mais n’avais pas pour pourtant accroché à leur album précédent Sweet Oblivion . Le temps aidant et une grosse relecture m’ont fait revoir mon jugement ! Sweet Oblivion est tout simplement un excellent album de rock ! Aux compositions directes, franches du collier, s’ajoute un jeu de guitare suave et une voix remplie de tourments, le tout dans une atmosphère étrange et envoutante ! Cet adage plutôt surprenant fait ainsi marier le spontané avec l’austère, la rage avec le mystère, et ce avec bonheur. Le groupe (déjà) aux abois se redresse presque par miracle grâce au talent de compositions de Lanegan et la production luxuriante de Don Fleming. Les « shadow of the season » et « Nearly lost you » sont ainsi de parfaites combinaisons de puissance et d’émotion. Comme pour Dust, on sent que le groupe n’aurait pas survécu à ses vieux démons (drogues et alcool) s’il n’avait pas été un moment encadré, entouré. Les screaming Trees rencontreront brièvement le succès grâce à cet album (300 000 exemplaires vendus aux états unis) mais appliqué le temps de l’enregistrement, le groupe l’est beaucoup moins lors des tournées qui sont souvent des désastres ou au mieux des occasions manquées pour transformer l’essai. Un beau gachis quand on connait la teneur de leurs albums si mystérieux…

THE BOO RADLEYS: Giant Steps (1993)

novembre 27, 2007 1 commentaire

giant-steps.jpgLe bon album au bon moment ! Les Boo Radleys ont été de leurs débuts jusqu’à 1995 le baromètre de la musique anglaise ! Toujours placés mais jamais gagnants, ils sont pourtant d’heureux perdants. Issu de la mouvance noisy pop et autres shoegazers institué par My Bloody Valentine, le groupe a su évoluer dans le temps par la force des choses, par une plus grande maturité musicale et une folle envie de la bonne musique ! Car la vague retombera, ils seront parmi les seuls à rebondir. Et de la plus belle des façons ! Monté à la manière d’un Physical graffiti, c’est-à-dire un joli bordel, giant steps est un petit pas pour Boo Radleys mais un grand pour la musique ! Toutes les influences noisy (psychédélisme, larsen, atmosphère torturée, violence feutrée) se mêlent à des sonorités sixties (arrangements léchés, utilisation de cuivres, légèreté) pour un résultat rafraichissant et hallucinatoire ! Long de 17 titres, l’album alterne les chansons pop et rêveuses avec une plume sans pareil avec comme seuls guides la voix chaleureuse de Sice et la guitare acérée de Carr. Et vu que le travail d’écriture est sublime, il n’y a pas de longueur ! Je disais en préambule que giant Steps était le bon album au bon moment ; il était la preuve vivante du renouvellement d’alors de la musique anglaise qui devait oublier ses années madchester. Il fallait édulcorer la noirceur, le bruit. « I hang suspended », « Lazarus », « Best lose the fear » le montrent. Après coup, le groupe continuera sa mue vers des accents pop très sautillants (apparenté Brit pop, donc) tout en continuant à faire rugir ses guitares.

U2 : Achtung baby (1991)

novembre 27, 2007 Laisser un commentaire

achtung-baby.jpg1991 restera comme l’une des plus belles années musicales de ces 25 dernières années, si ce n’est la plus belle. Pourquoi ? Parce que le son des nineties y est né et qu’il sonne encore juste aujourd’hui ! L’Achtung Baby de U2 ne fait pas exception à la règle ! Après un album mou du gland et pas franchement inspiré Battle and Rhum, le groupe décide de faire une pause longue de 3 ans pour recharger les batteries. U2 en l’espace de quelques années était devenu un poids lourd de la scène rock (les bons gars au bon moment) avec des albums épiques et romantiques mais avait semble-t-il laissé des forces dans la bataille. Pour la première fois de sa carrière, le groupe doit se remettre en question, prendre des risques pour avancer. Pour cela, nos irlandais vont s’inspirer d’un autre groupe  culte des eighties qui a su passer l’examen du renouvellement avec brio avec son violator : Depeche mode. U2 va ainsi « industrialiser » son rock, l’enrichir de sonorités électroniques et ténébreuse ; Ce « son » est l’œuvre de Flood. Celui-ci à l’instar d’un Butch Vig ou d’un Robert john Mutt Lang a véritablement créé un son, une patte qui se reconnait dés la première note : froid à l’extérieur, chaud à l’intérieur ; un son qui sent le souffre, des effets hypnotiques. U2 avait choisi les bonnes armes, repris la même équipe (Eno et lanois) encore fallait-il les bonnes chansons. Dés « Zoo station » on sent que le groupe a innové (distorsion de la voix, son plus aérien, utilisation de machines) pour un son magique et déroutant. U2 a réussi à se réinventer et à entrer dans les nineties par la grande porte. Il a su coller à l’époque. Mieux : il prend une avance sur ses contemporains. Mais il n’y a pas que leur  musique qui évolue. Il y a aussi leur look ! Encore une fois, le groupe s’inspire de Depeche mode (quels copieurs, quand même !) en adoptant un style à a la fois classe (black et white) et glam (ah ces lunettes de mouche !). Le résultat ne se fait pas attendre : Achtung baby collectionne les tubes avec entre autres la ballade d’anthologie « one ». Le groupe ensuite reproduira cette formule avec plus ou moins de risques ou d’inspiration sans jamais quitter la catégorie des gros faiseurs.